Récit d'une session au brochet
La Seine qui traverse Paris n’est pas très peuplée en brochets. Il faut donc pour tous les pêcheurs parisiens faire un peu de route pour accéder à de grandes étendues d’eaux et espérer faire un géant. Je ne pêche pas régulièrement ce poisson mais j’ai décidé de prendre la parole sur cette espèce car il m’est arrivé une bonne expérience.
A la recherche du pattern
Le réveil sonne à 6H30, un petit café et direction chez mon pote Clément. Nous chargeons la voiture du matériel nécessaire pour la journée et nous prenons la route. Le spot que nous avons décidé de pêcher ce jour-là est une ancienne gravière abandonnée aux abords de Paris. Il y a une belle population de brochet mais pas de très gros poissons. Mais peu importe, l’essentiel pour nous c’est d’aller s’amuser au bord de l’eau et de trouver le pattern de la journée. Après s’être raconté de bons souvenirs de pêche, nous voilà arrivé sur l’étang. Le froid glacial et le brouillard annonce une journée compliquée.
Je décide d’attaquer sur une zone peu profonde et de prospecter avec un swimbait lentement en dead walk. Le BB180 SF de chez Baby Face est idéal pour les shallow car il est slow floating l’amplitude de ses désaxés provoqués au moulinet et son action naturelle déclenchent les poissons. Après quelques lancés, gros toc à la pause, j’arme mon ferrage et ramène un petit poisson. Je suis content car les touches s’annonçaient rares et je décapote rapidement. Je continue ma prospection en variant la vitesse de récupération et le temps de pause de mon leurre. Aucune touche, il n’y a rien à faire, les poissons ne veulent pas de ça.
Le spot étant très pêché aux leurres souples, je décide de mettre un jerk minnow, ici un Flit 120. C’est un leurre très intéressant pour couvrir des plateaux en début comme en fin de saison. Il appelle les poissons de loin et permet de faire de longues pauses s’il le faut. En effet, les versions suspending resterons parfaitement immobile lors de la pause. C’est souvent au redémarrage que l’attaque du carnassier arrive. À noter que les grosses perches sont aussi friandes de ce genre de leurre.
Au bout d’une heure sans touche, il faut se rendre à l’évidence : ce n’est toujours pas le pattern. Je commence alors à perdre un peu espoir et me mets finalement à pêcher aux leurres souples. J’attaque avec une récupération linéaire assez rapide pour voir s’il n’y a pas des poissons actifs sur le secteur. Je prends une grosse touche mais je manque le poisson. Un peu dégoûté, mais ce n’est pas grave on y retourne. Quelques minutes plus tard c’est un poisson qui est lancé à fond qui arrive dans mes pieds, juste derrière le leurre. Je me précipite pour lancer et repasser mais c’est trop tard le brochet m’a vu. Pendant ce temps-là, mon binôme du jour met un petit poisson au sec avec un gros souple.
La bonne piste : Easy Shiner 8
Il est l’heure de se prendre une petite pause déjeuner et de changer d’étang. Nous remontons en voiture et décidons de partir à l’aventure. Je fonctionne souvent comme ça. Cela me permet de découvrir le plus de milieux possibles et d’enrichir mes connaissances.
Le lac sur lequel nous arrivons est très clair. La visibilité doit être de 3-4 mètres. Nous voyons les algues ainsi que les structures (souches d’arbres). D’expérience, lorsque le soleil est haut dans le ciel et que l’eau est claire je préfère utiliser des leurres un peu décollés du fond pour jouer sur la silhouette. Je mets alors un Easy Shiner en 8 pouces coloris 400 sur une monture shallow. Je pêche les structures, les hauts fonds et je prends une petite touche.
Ne comprenant pas pourquoi celle-ci ne s’est pas concrétisée, je décide de changer le coloris pour mettre quelque chose de plus réaliste et avec des paillettes, en l’occurence le 416. C’est à partir de ce moment que la session va prendre un tout autre tournant. Je rentre un premier poisson dans les soixante-quinze centimètres. Je fais ma photo puis je le relâche.
J’ai pris ce poisson en pêchant dans beaucoup plus d’eau. Il est venu se saisir de mon leurre au niveau de la cassure. Je pense donc avoir trouvé la tenue des poissons. Je prends le temps d’inspecter mon fluorocarbone et de remonter mon leurre proprement avant de relancer.
Un arbre immergé au loin attire mon attention. Je m’applique pour y déposer mon leurre à proximité le plus discrètement possible. Mon passage aux abords du poste est bon mais rien ne sort. Je continue ma récupération rapide et la boum c’est encore pendu. Un combat s’engage et je ramène un autre poisson du même gabarit.
Je suis tout excité car c’est assez rare de prendre deux poissons en deux lancers. Je regarde mon pote et lui dit de me prendre un leurre. Problème dans la boîte, je n’ai pas le coloris en doublons. Je suis dégoûté car je suis sûr que c’est le coloris qui fait la différence.
Je repêche la zone cinq minutes et une grosse chasse éclate sur ma droite à 15m. Je ramène rapidement et présente le leurre au-delà de la chasse pour ne pas effrayer le poisson. La sanction est au rendez-vous et mon leurre bien englouti par le poisson.
Une superbe journée avec mon pote qui s’est bien finie. Nous avons bravé le mauvais temps le matin et heureusement car la récompense en valait le coup. Ne jamais perdre espoir est le mot d’ordre. Vous devez absolument tout essayer et vous servir de vos expériences pour trouver la pêche du jour. J’espère que cette petite histoire vous a intéressé et qu’elle vous servira dans vos moments de creux ! Je reste disponible sur ma page instagram si vous avez des conseils. Bonne pêche à tous.