Pêche de l'aimara en Guyane
Bienvenue en Amazonie ! Nous vous embarquons en Guyane pour la pêche d’un poisson exotique aussi féroce que puissant : l’aimara. Ces dernières années, nous avons eu l’occasion d’effectuer plusieurs séjours de pêche à sa recherche. Nous profitons de ces différentes expériences pour faire un point sur les stratégies, techniques et sélection de matériel nous permettant de se préparer au mieux à la traque du préhistorique Hoplias Aimara.
L'aimara : roi de la pêche en eau douce en Guyane
Il est l’un des prédateurs les plus féroces des rivières d’Amazonie. Et nous avons la chance d’avoir un territoire français dans lequel nous trouvons un des meilleurs endroits au monde pour la pêche de l’aïmara : le fleuve Sinnamary se jetant dans le lac de Petit-Saut en Guyane française. C’est un lac de barrage immense, qui a inondé une forêt toute entière en créant un biotope idéal pour le développement de gros spécimens.
L’aïmara est un poisson à l’allure préhistorique : une gueule large à dents acérées, des yeux noirs et globuleux, une robe à épaisses écailles capable de changer de couleur en fonction de l’endroit où il se trouve, terminée par une caudale ronde, large et puissante.
Sur le Sinnamary, il n’a pas de rival, il est seul tout en haut de la chaine alimentaire des poissons. C’est en partie la raison pour laquelle on le retrouve en très forte densité.
Pêche de l'aimara : techniques et stratégies
S'adapter aux niveaux d'eau !
En Amazonie, la vie est souvent étroitement liée à un phénomène naturel primordial : la pluie. Le fleuve Sinnamary ne déroge pas à la règle. Drainant un immense territoire de forêt tropicale, le cours d’eau peut voir son débit et sa turbidité se modifier brusquement ce qui entraine sous l’eau un changement quasi immédiat du comportement des poissons.
Il y a tout de même des saisons définies. On note une alternance de saison sèches (Mars – Mi Avril + Mi Aout à Mi Décembre) et de saisons de pluies intenses (tout le reste de l’année). Cependant, le climat reste instable et les saisons ne se valent pas une année sur l’autre.
De plus, lorsqu’on se lance dans ce genre de voyage, en général on ne part pas du jour au lendemain ! Il est donc quasi impossible de connaître le niveau d’eau que nous allons trouver le jour J.
Il faut donc être capable d’adapter sa pêche et de suivre les éléments. Car oui, même si on vise en pleine saisons sèche, on n’est pas à l’abri qu’un gros orage transforme en quelques minutes une eau claire et calme en un cours d’eau nerveux et trouble.
Quelques techniques de base pour la pêche aux leurres de l'aimara
De manière générale, lorsque les conditions sont stables depuis quelques jours, une eau relativement calme, légèrement teinté, on peut s’amuser à essayer de déclencher la fureur des aïmaras.
En surface : Stickbait, Popper ; subsurface : jerkbait, swimbait. Une pêche remplie d’adrénaline s’offre à nous, c’est là que les poissons offrent leur plus beau spectacle. Attaques explosives, période de frénésie… le bruit tranchant d’un aïmara venu exécuter un leurre en surface détonne réellement dans la forêt amazonienne.
En revanche si le niveau est élevé et trouble comme par exemple après une grosse pluie ou en saison humide, c’est là qu’il faut souvent pêcher plus profond. Minnow, lipless, chatterbait, spinnerbait ou bien leurre souple, on n’hésite pas à pêcher au plus creux pour atteindre les zones où les poissons se tiennent.
Près des sauts (rapides), les poissons se postent souvent à l’abris derrière les grosses pierres, ou dans les contre-courants en ayant toujours les yeux rivés vers le flot de la rivière. Il faut être précis pour tomber au bon endroit et avoir le bon grammage pour atteindre rapidement la cible avant d’être dragué par le courant.
Attention au stock de leurres souples !! En général, c’est une touche, un leurre… Nous partons sur le même principe pour prospecter les fosses, on lance, on laisse couler en étant très attentif à garder la banière tendue. Puis on vient toucher les obstacles, en les effaçant d’un coup de scion, on répète l’opération sur tout le fond puis on relance quelques mètres plus loin. Cette technique peut rapporter de GROSSES surprises…
Il en est de même si les niveaux sont très (trop) bas ! Lorsque l’eau est claire et basse, comme par exemple dans une petite crique en pleine saison sèche, les aïmaras ont l’instinct de disparaitre. Ils cherchent la moindre structure pour se cacher : dans les bois morts (souches, troncs, branches…), sous les roches, sous les berges creuses, ou même au milieu d’une dense végétation.
En effet il faut savoir que même si il est tout en haut de la chaine alimentaire chez les poissons, d’autres redoutables prédateurs raffolent des aïmaras : loutre géante, caïman et même le roi de la forêt : le jaguar ! Dans cette configuration, il faut aller le chercher au plus profond des caches, dans l’ombre. Attention, la touche peut surprendre !!
Ma sélection de matériel W.O.F. pour la pêche de l'aimara en Guyane
Cannes, moulinets et tresses pour l'aimara
Lorsqu’il s’agit de séjour de pêche avec déplacement aérien, nous ne nous posons plus la question. Nous partons uniquement avec des cannes de voyage à encombrement réduit, à glisser dans la valise. Terminé le stress de ne pas recevoir son tube de canne hors format à l’arrivée, ou pire de le voir débarquer sur le tapis à bagages, écrasé avec des morceaux de blanks dans tous les sens (expérience vécue).
La marque BONE propose des cannes en 4 brins de haute qualité avec leur gamme VOYAGE qui est déclinée en plusieurs séries. Il existe une canne pour quasiment chaque situation de pêche autour du monde. Elles se rangent dans un petit étui en néoprène inférieur à 80cm de longueur. De quoi protéger les cannes dans les valises mais aussi lors du séjour pendant tous les déplacements.
Pour le lac de Petit Saut et le fleuve Sinnamary, nous préférons les cannes courtes. Elles sont plus pratiques pour pêcher en pirogue lors des dérives ou encore à pieds en mode « jungle fishing » le long des criques encombrées. Avantage aux ensembles casting également car ils permettent des lancers plus précis et rapides en comparaison au spinning. Ils rendent aussi la pêche plus confortable en absorbant plus facilement les lourdes tractions de leurres à palettes ou de gros leurres à bavettes.
Selon nous, la canne « ultime » de la gamme est la BEC684XXXH. Elle est nerveuse, puissante (PE 3-6) et sa plage d’action (14-140g) convient parfaitement à la pêche de l’aïmara aux leurres.
Il nous arrive aussi d’utiliser la BVC704XXH de la gamme VOYAGE. Celle-ci est moins puissante (PE 2-4 et 14-80g) mais elle n’en est pas moins bluffante. J’ai pu sortir mon aïmara record (12kg) avec cette canne à pêche.
Pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec l’utilisation du casting, ou bien qui préfèrent tout simplement utiliser le spinning, nous vous orientons vers le modèle BVS764XXH de la gamme VOYAGE.
Coté moulinet, pour armer ces cannes casting, nous avons la chance chez Way Of Fishing d’avoir un outil parfaitement adapté à ces pêches à hautes contraintes. C’est l’ATC COMBAT V2. Composé de matériaux renforcés, ce moulinet est capable d’encaisser de fortes pressions. Son frein propose une résistance de 10 à 12 kilos ce qui est largement suffisant pour extraire les poissons. Robuste et avec un gros frein, c’est tout ce qu’on lui demande ! En effet en Amazonie, les prédateurs sont très violents. Cerise sur le gateau, étant composé principalement en aluminium, son poids affiche seulement 265g.
Si vous optez pour une canne de Voyage Spinning, l’ATC Virtuous 5000H fera parfaitement l’affaire.
Pour la tresse, la première caractéristique à regarder est la résistance à l’abrasion. En effet, les eaux en Guyane sont très chargées en obstacles divers et variés : branches, tronc, racines, pierres granitiques tranchantes… Nous avons sélectionné la Dangan X de chez Majorcraft car elle est particulièrement résistante aux frottements. Prenez là en PE4 pour être tranquille.
En ce qui concerne le bas de ligne, nous vous conseillons de ne pas faire dans le détail : de l’acier 1mm avec sleeves, un émerillon baril d’un côté, un anneau soudé suivi d’un anneau brisé de l’autre pour connecter le leurre. N’oubliez pas votre pince à anneau brisé.
Quels leurres pour la pêche de l'aimara ?
Venons-en maitenant au nerf de la guerre : les leurres pour pêcher l’aïmara. Première règle, il faut du solide ! La machoire remplie de dents acérées d’Hoplias Aïmara est une véritable machine à percer et à tordre. Préférez les leurres à plastiques épais et à armature traversantes. Seconde règle, de manière générale, les aïmaras aiment les leurres qui brassent beaucoup d’eau. Nous n’allons donc pas hésiter sur la taille, le volume et les vibrations. Voici une sélection de ce que vous pouvez trouver chez Way of Fishing.
Les leurres de surface
Poppers : Chez Madd Mantis, vous avez le Cherry. Disponible en plusieurs tailles, c’est un popper ultra résistant qui propulse de grosses gerbes d’eau. Regardez aussi du côté de la marque Pro Hunter, nous trouvons le Toucan et le GT Bomb, deux poppers volumineux parfaitement adaptés à la pêche en Amazonie. On trouve aussi 3 références toutes aussi solides chez IMA, Jackson et Bassday avec l’Airacobra, le Kraber et le Bungy Popper.
Stickbaits : Du coté des stickbaits flottants, là aussi on trouve de nombreuses références. A commencer par le Plank de chez Madd Mantis, une marque totalement adaptée pour l’exo. Chez Pro Hunter, vous avez le Splasher. Jackson propose le Prowler et le Kaiken. Bassday le Bungy Pencil.
Les leurres coulants
Sticks : Les référénces de sticks coulants solides sont aussi nombreuses : Le Keeling de chez Ocean’s Legacy est disponible en plusieurs tailles. On trouve aussi les Pro Hunter Scouter et GT Chatter et le Quake de Madd Mantis.
Leurres à bavette : Les leurres à bavettes sont de vrais solutions lorsque les poissons ne montent pas en surface. Voici deux références solides avec le célèbre Beito de Pro Hunter et le Tidalus d’Ocean’s Legacy.
Swimbaits : L’aïmara se pêche aussi au swimbait. J’affectionne particulièrement cette pêche quand les eaux sont claires. J’utilise le Bone Focus qui peut aussi s’utiliser en lipless vibrant et le Bone Versal avec ou sans plomb, qui tolère plutôt bien les grands coups de mâchoires. Et pour finir un autre leurre très original que j’ai testé avec succès cette année : le Quibble de chez Madd Mantis.
Les leurres souples
Pour les leurres souples, vous pouvez visez la marque Fishup. Nous utilisons les souples surtout en trailer de gros spinnerbait ou de chatterbait. Le Wizzle Shad en 5 pouces est un bon allié pour ce type de pêche. Si vous voulez utiliser de plus gros leurres souples, regardez du coté du RAM Grub et du RAM Shad.
La bagagerie pour la Guyane
Si vous ne connaissez pas la marque de bagagerie STREAMTRAIL, vous pouvez consulter notre article détaillant les différents produits ICI. Pour la Guyane, voici ce que nous emmenons avec nous. Le Dry Tank 40L : nous l’utilisons comme bagage cabine dans l’avion, et comme sac de stockage à vêtements secs une fois en jungle. Le Stormy backpack : nous faisons confiance à son étanchéité pour y ranger le matériel vidéo, batteries etc…Le Stormy Hip Bag nous suit lors de nos sessions de pêche à pieds à travers la jungle, nous y rangeons tout le matériel nécessaire à la sortie, lui aussi est parfaitement étanche. Des accessoires nous suivent également comme le Bivalve Pouch et le Nude pour transporter les téléphones, ou encore la Mesh Amenity pour ranger toutes nos pochettes d’hameçons.
Voilà, j’espère vous avoir donné quelques clés qui vous permettront de réussir votre séjour de pêche de l’aïmara en Guyane. Régalez-vous au milieu de cette jungle si précieuse. Je vous laisse avec une vidéo résumant une de nos journées de pêche sur le lac de Petit Saut.
Écrit par Mr and Mrs Fish