Morue du bord en Norvège
Je vais vous parler ici d’une expérience que j’ai vécu en Norvège, qui pourrait être applicable à toutes les pêches et quel que soit le milieu. En effet, en janvier dernier je me suis rendu avec mon ami Eliot au pays des fjords, principalement pour y traquer la morue du bord, mais tout ne s’est pas passé comme prévu…
Prise de contact avec le terrain
Le soir même de notre arrivée, nous sommes allés pêcher de nuit pour tâter le terrain. Naturellement nous avons commencé au shad sur des têtes plombées assez lourdes et en traction près du fond. Pour cela j’ai utilisé les TT Shad de chez Bait Breath en taille 4 et 5 pouces. Très vite, nous avons sorti nos premières morues des eaux norvégiennes, et le coloris 832 (rose translucide) semblait bien fonctionner, bien que les touches soient plutôt rares.
Le lendemain nous avons employé la même approche en pleine journée mais là, pas l’ombre d’une morue en vue, seuls quelques lieux jaunes semblaient présents, ils répondaient bien sur les ET Shad et les TT Shad de chez Bait Breath dans des coloris flashy (832, 957). Mais quel que soit le spot la conclusion est vite devenue évidente, la pêche de la morue allait principalement se faire de nuit, ce qui ne posait pas de problème car les journées étaient très courtes en Norvège à cette période.
Par la suite, la situation a fini par se compliquer puisqu’à la nuit tombée, seuls les lieux tapaient comme des brutes sur mon shad. Il était temps de comprendre ce qui n’allait pas, car nous savions de source sûre que les morues étaient présentes la nuit mais nous ne parvenions pas à les faire mordre.
Changement de stratégie
Après une seconde journée à rechercher uniquement le lieu, j’ai décidé de me rendre sur un spot particulier, en fond de baie, qu’un ami m’avait conseillé. Normalement il est possible de voir des morues passer sur cette zone peu profonde éclairée par les lumières de la ville. A peine arrivé, un poisson passe devant nous en se nourrissant sur le fond, j’envoie alors mon shad et la morue s’approche. Mais au dernier moment, elle refusa le leurre de façon catégorique.
Ce fut suffisant pour me convaincre qu’il fallait essayer autre chose, et comme souvent quand je ne sais pas quel leurre mettre, j’ai sorti une craw, la Crazy Flapper de chez Keitech, que j’ai monté sur un rubber jig. Ce pattern destiné à la pêche du Black Bass est en réalité efficace sur presque tous les poissons et il ferait parfaitement l’affaire pour imiter un petit crabe, qui devrait être une proie de choix pour les morues.
L’occasion se présenta alors rapidement, je repérais un nouveau poisson en train de fouiller sur le fond, il ne suffit que de quelque tressautement de mon leurre pour que la morue fonce dessus et l’aspire violement, une touche caractéristique qui envoie un vrai coup de fusil dans la canne. Je venais de découvrir le pattern qui allait me rapporter des dizaines de poissons durant la semaine. J’ai fait plusieurs poissons à vue ce soir-là, tous à la craw, et j’étais bien décidé à recommencer le lendemain.
Trouver les poissons
Le soir suivant nous étions de retour sur le spot, mais la météo avait changé. Avec la pluie et le vent il était devenu impossible de voir les poissons pour les pêcher à vue. Il fallait donc réussir à croiser leur chemin, et pour cela il était nécessaire de comprendre leurs habitudes.
Le spot comportait un passage un peu plus profond qui créait une veine de courant assez étroite dans laquelle la marée s’engouffrait plus ou moins fort selon le niveau d’eau. Pour fournir le moins d’effort possible, il était logique que les poissons suivent ces mouvements d’eau pour franchir cette passe.
J’ai donc laissé tomber le rubber jig pour privilégier un montage texas composé d’un plomb balle en 15 grammes et d’un hameçon texan fort de fer sur lequel était piquée ma Keitech Crazy Flapper. En grattant le fond dans la veine de courant une première touche brutale nous a prouvé que l’idée était bonne. Les morues commencèrent à se succéder et le montage destiné une fois de plus à la pêche du Black bass faisait des merveilles sur les poissons norvégiens. J’ai également utilisé la BYS chunk, une craw de chez Bait Breath qui brasse moins d’eau mais qui contient une forte densité en sel, et les morues l’aimaient tout autant.
Morue de jour ?
Après avoir plus que validé l’efficacité des écrevisses sur les morues de nuit, nous avions envie de réessayer en pleine journée, ne serait-ce que pour admirer les magnifiques couleurs de ces poissons à la lumière du jour. Il en est ressorti que les poissons étaient malgré tout moins actifs que la nuit, mais la Crazy Flapper a su en décider quelques-unes et je vous laisse admirer les détails somptueux de leurs robes.
La morale de cette histoire est que, quelle que soit l’espèce recherchée et les conseils reçus, il ne faut pas hésiter à sortir des sentiers battus. Adapter les techniques destinées à un autre poisson pour se sortir d’une situation difficile permet de se réapproprier la découverte d’une pêche sans être contraint par des préjugés.