La pêche du silure au leurre du bord
Je me suis intéressé à la pêche du silure il y a quelques années. J’ai la chance de vivre dans une région qui dispose d’un très bon biotope pour trouver des silures. Et même plus encore, des très gros silures ! C’est tout naturellement que j’ai commencé à me renseigner et chercher les silures. Les débuts ont été compliqués, avec peu de résultats. Puis petit à petit, à force d’observer, d’analyser et d’expérimenter, j’ai réussi à avoir des résultats. Je vais vous parler de quelques astuces et conseils qui je l’espère, vous aideront à trouver ce poisson exceptionnel.
Exceptionnel car c’est un des seuls poissons que l’on peut trouver en France qui vous fait comprendre le mot « combat ». Avoir un silure au bout de la ligne c’est ne pas savoir où et quand cela se terminera. J’ai vécu des combats éclairs en quelques minutes comme parfois un combat de plus de 3 heures. Il est peu commun de croiser des poissons plus grands et plus vieux que nous. Pour avoir un ordre d’idée, un silure de 200cm fait environ 50kg et a approximativement 20 ans. Puis sa croissance stagne pour prendre 1kg par cm supplémentaire. Un silure de 250cm peut faire 100kg et avoir plus de 30 ans !
J’ai l’opportunité de pêcher en Loire. Un fleuve sauvage où la présence du silure est bien présente. Cependant, ce poisson va changer de postes en fonction de la saison, température d’eau etc. Pour faire simple et vous donner les bases :
En hiver : Les silures se regroupent en boules et se trouvent derrière les blancs. Ils peuvent être par conséquent partout. Mais visez plutôt les fosses. L’eau doit être en dessous de 9°C.
Au printemps : L’eau se réchauffe, vous pourrez les trouver proche des bordures, derrière les fraies de blanc. Je vous conseils plutôt les zones d’herbiers.
En été : Quand l’eau dépasse les 23°C, les silures vont chercher l’oxygène. C’est pourquoi les zones de fort courant sont plus propices à la recherche des silures peu importe la profondeur.
En automne : Les silures vont commencer à bouger d’avantage, vous pourrez les trouver dans les fosses la journée et aux alentours de celle-ci tôt le matin ou tard le soir.
Une fois que vous avez identifié un poste en fonction de la saison, il faudra adopter une méthodologie rigoureuse pour avoir de bon résultat. Je vous conseille d’établir 3 niveaux dans la couche d’eau ; sub-surface, entre deux eaux et le fond. Il faudra peigner la zone de l’amont à l’aval en commençant par le sub-surface puis passer entre deux eaux pour finir par une pêche sur le fond. Quand je parle de peigner, c’est-à-dire d’établir entre 7 et 10 lancés en partant de l’amont puis lancer à chaque fois un peu plus en aval. Cette astuce utilisée sur les 3 niveaux d’eau vous permettra de pêcher un poste dans sa globalité.
Afin de pêcher au mieux en fonction des différents postes, il faut un matériel de pêche polyvalent. Personnellement, mon choix s’est porté sur la Zenaq Tobizo TC86-110G. Une canne assez longue pour lancer loin, avec une puissance correspondant au grammage de plomb que j’utilise (40gr à 80gr) et une puissance de 70lbs pour jouer à arme égale avec les silures. Je vous déconseille de prendre une canne qui soit inférieure à 60lbs, vous risquerez de ne pas avoir la puissance nécessaire pour brider un gros silure. Quant au moulinet, mieux vaut qu’il puisse suivre la cadence et la puissance des combats. En tresse, Varivas avani casting pe max power en PE 6 est déjà très bien. Puis un bas de ligne de 1m en shockleader 74/100 pour l’abrasion des rochers ou même des dents. Bien entendu, pour courir aucun risque de casse, le nœud FG est plus que recommandé.
Une fois le matériel opérationnel, il faut des leurres ! Je vais vous parler de 3 leurres souples qui m’ont apporté le plus de poissons.
Tout d’abord le Eastfield viper. Un Leurre de power-fishing que j’utilise pour les prospections rapides en sub-surface. Avec une tête plombée de 40gr, je peigne la zone dans un 1er temps avec un linéaire tout simplement. Si un silure est actif, il viendra chercher le leurre !
Une fois la couche d’eau supérieure faite, je vais alors utiliser le Eastfield wingman en 17cm et 21cm pour les chercher entre deux eaux. Une technique simple que j’utilise pour pêcher facilement à la bonne hauteur est que je vais compter le nombre de seconde que met mon leurre à descendre jusqu’au fond. Je divise par 2 ce temps et au lancé suivant, je commencerai à mouliner une fois le lapse de temps atteint. Il faut une bonne maîtrise de son moulinet, soit de la vitesse de récupération, pour pouvoir faire évoluer son leurre le plus horizontalement possible. Il n’y a pas besoin de faire de pause ou de varier la vitesse de récupération. Si un silure se déplace pour attaquer le leurre, il ne se déplacera pas pour rien. La majorité du temps, les silures se trouvent sur le fond voir décollé de 1m au-dessus du fond. Je vais alors utiliser le Keteich easyshiner en 8 pouces. De forme assez fine, il permet de descendre rapidement dans le fond en ayant l’avantage de ne pas trop augmenter le grammage. Je vais effectuer principalement de la pêche à gratter. Mais le crancking rapporte de bon résultat aussi avec le wingman. Le grammage dépendra de la puissance du courant, il ne faut pas que le leurre soit trop long à toucher le fond. Ni même que le courant le fasse dériver trop rapidement.
Si vous prenez une tape en cherchant les silures, n’hésitez pas à ferrer 2 à 3 fois pour être sûr d’avoir bien piqué le poisson. Restez concentré sur le combat tout en montrant votre autorité. Le silure est un poisson intelligent qui prendra chaque occasion à son avantage. Assurez-vous bien que le silure ait rendu les armes avant de vous en saisir. Pour cela, il suffit de lui donner une petite tape sur la tête, s’il ne bouge pas, c’est alors bon ! Faites attention, c’est un poisson puissant et les situations dangereuses ne sont jamais loin.
A bientôt !