Black Bass, le Prespawn !
Un doux réveil pour nos amis les diables verts… Après quelques mois de profonde léthargie le monde aquatique s’éveille peu à peu de son sommeil hivernal. Alors que bon nombre de mes collègues préparent minutieusement leur matériel pour l’ouverture imminente de la truite, il est pour moi le moment de traquer mon partenaire de jeu préféré… le Black Bass !
Comme nous le savons la pêche n’est pas une science parfaite. Je vais vous exposer ici ma stratégie afin d’aborder cette période où le comportement du Bass est assez atypique.
Dans un premier temps, il est essentiel de bien identifier cette courte période qui précède la fraie du Black Bass, c’est ce que l’on nomme le « Prespawn ». Elle se situe souvent courant Févier-Mars lorsque la température de l’eau atteint 11°C jusqu’à 13°C. Cette période est l’occasion parfaite pour se mesurer aux gros spécimens qui rentrent en activité alimentaire.
Durant cette période, la stratégie mise en place ainsi que les zones de prospections vont dépendre du milieu sur lequel nous recherchons les Bass.
Premièrement il faut identifier des zones susceptibles d’attirer des poissons venus s’alimenter.
En plan d’eau, cela peut-être des zones de bois mort, des secteurs d’eau peu profonds, des berges exposées plein Sud… Sur ces petits milieux, la réflexion est plus simpliste que sur une grande retenue d’eau.
En barrage il faudra identifier des zones similaires en incluant des zones d’éboulis, arrivée d’eau, falaises rocheuses, pointes rocheuses, plages, etc… si ce type de poste est présent.
Au-delà de ces critères, s’ajoute d’autres facteurs très importants à prendre en compte : conditions climatiques, présence de poisson fourrage, pression de pêche, qualité quantitative du peuplement etc…
Une fois le choix du poste déterminé, vient la question du leurre à choisir.
Les diverses possibilités de techniques à mettre en œuvre afin de capturer des Black Bass rendent cette pêche très ludique et attirante.
La majorité du temps, je commence avec des leurres qui battent du terrain, cela me permet de présenter un leurre qui fera potentiellement réagir un Bass tout en observant ce qu’il se passe sur l’eau autour de moi. Cela peut être un Crankbait, un Squarebill ou un Spinnerbait qui me permettent de peigner des zones peu profondes, qu’elles soient nullement ou fortement encombrées.
Lorsque je rencontre des spots plus marqués (arbres immergés, éboulis…), j’opte pour un montage Texas rig (ou Carolina rig pour une présentation plus légère) afin de faire évoluer mon leurre au cœur de l’obstacle, qui abrite souvent des poissons embusqués. J’utilise aussi fréquemment dans ce cas de figure un rubber jig avec une craw en trailer ou un swim jig en bordure d’obstacle, si les poissons sont plus décidés.
L’utilisation de leurre souple de type worm, finess ou à caudale est aussi intéressant en montage dropshot, sur TP Classique, weightless, neko rig… Je m’oriente plutôt vers ces techniques lorsque la pêche est difficile.
Lorsqu’un pic d’activité est notable, la pêche au Jerkbait est très intéressante et déclenche souvent un poisson. La pêche en Topwater peut aussi donner quelques résultats notamment avec un leurre de type Buzzbait auquel les Bass ne sont pas insensibles même en Prespawn
Afin de conclure cet article, je vais vous parler des lieux où j’effectue mes pêches.
Avec la réglementation actuelle et les nombreuses espèces de carnassiers présentent dans nos eaux, il n’est pas évident de trouver des spots où nous pouvons pratiquer ce type de pêche. Pour ma part, je pêche sur des lacs de barrages soumis à la période de fermeture du sandre, je peux donc pêcher le Bass aux leurres jusqu’au 2ème week-end du mois de Mars. Ensuite, j’ai la chance d’avoir dans ma région du centre de la France des parcours spécifiques pour la pêche du Black Bass, aménagés par les fédérations locales. Le reste de mes pêches se font en étangs privés durant cette saison.
(Cette pratique se situe en amont de la reproduction des Bass, il est important de ne pas les déranger en période de reproduction afin qu’ils puissent s’implanter et perdurer dans nos eaux. Respecter cette philosophie est gage de préservation de l’espèce, pour notre plus grand plaisir).
En espérant vous rencontrer au bord de l’eau, bonne saison à tous !
… Aurélien Lopez